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 Les vertiges de la pensée [PV]

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Eden Northen
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MessageSujet: Les vertiges de la pensée [PV]   Les vertiges de la pensée [PV] Icon_minitimeMer 29 Oct - 20:30

« La mort. L'horreur absolue de la non-existence. La mort ne rentre dans aucun schéma. Il n'y a pas d'explication à la mort. Elle entre, elle vous arrête au milieu d'une phrase : "Non, c'est fini" et claque la porte. »


[Anthony Burgess]
Extrait d'un Entretien avec Sophie Lannes - Juin 1977


.:.


« La vie humaine est semblable à un chemin dont l’issue est un précipice affreux. On nous en avertit dès le premier pas ; mais la loi est portée, il faut avancer toujours. Je voudrais retourner en arrière. Marche ! marche ! Un poids invincible, une force irrésistible nous entraîne. Il faut sans cesse avancer vers le précipice. Mille traverses, mille peines nous fatiguent et nous inquiètent dans la route. Encore si je pouvais éviter ce précipice affreux ! Non, non, il faut marcher, il faut courir ! telle est la rapidité des années.
On se console pourtant parce que de temps en temps on rencontre des objets qui nous divertissent, des eaux courantes, des fleurs qui passent. On voudrait s’arrêter : Marche ! marche ! Et cependant on voit tomber derrière soi tout ce qu’on avait passé ; fracas effroyable ! inévitable ruine ! On se console, parce qu’on emporte quelques fleurs cueillies en passant, qu’on voit se faner entre ses mains du matin au soir et quelques fruits qu’on perd en les goûtant : enchantement ! illusion !
Toujours entraîné, tu approches du gouffre affreux : déjà tout commence à s’effacer ; les jardins moins fleuris, les fleurs moins brillantes, leurs couleurs moins vives, les prairies moins riantes, les eaux moins claires : tout se ternit, tout s’efface.
L’ombre de la mort se présente ; on commence à sentir l’approche du gouffre fatal. Mais il faut aller sur le bord. Encore un pas : déjà l’horreur trouble les sens, la tête tourne, les yeux s’égarent.
Il faut marcher ; on voudrait retourner en arrière ; plus de moyens : tout est tombé, tout est évanoui, tout est échappé. »*

Marche ! Marche !

Toujours plus loin, ne pas se retourner, ne pas se perdre, ne jamais s’égarer en chemin, même lorsqu’une voix semble tirer en toi un quelconque souvenir, une quelconque sensation. Même lorsque la seule envie est celle de se retourner, il faut garder les yeux rivés vers l’avant. Aller vers la suite, ne pas s’arrêter, même pour quelques instants.
Car le piège est là, l’illusion se referme alors, enfermant entre ses griffes le peu qu’il reste de ta personne. Poursuis ta route sans jeter un seul regard vers ce qui a précédé. Même si tu ignores où tu es, même si tu as peur, ne rebrousse pas chemin, ne reviens pas sur tes pas ou les geôliers t’attendront, toi, celui qui a cru pouvoir fuir, et ils t’emprisonneront à nouveau dans ce donjon froid où tu pleureras chaque jour, te demandant pourquoi ta ruine est si vite arrivée.

Marche ! Marche !

Sans cesse, sans relâche, oublie tout ou tout te rattrapera.
Mais pourquoi oublier… ? Parce que sinon tu te retourneras. Pourquoi ? Parce que tu voudras savoir. Savoir quoi ? Savoir à qui ce sentiment appartient, savoir qui l’a réveillé au fond de toi. Alors raye tout, avance et ne te plains pas. C’est pour ton bien, tu sais ?

La porte grinça lorsqu’elle la poussa et ses yeux balayèrent rapidement l’endroit désert de toute vie. Aucun être vivant à l’horizon sinon quelques rats qui s’enfuirent à son approche. Le souffle heurté et sifflant, elle alla s’asseoir sur une caisse abandonnée, dévisageant avec intérêt l’araignée qui tissait sa toile sur un coin du mur en face d’elle. Une lance s’enfonça à nouveau dans sa cage thoracique, lui arrachant une toux sèche et coupant sa respiration. Elle plaqua aussitôt une main devant sa bouche, empêchant le sang qui sortit de sa bouche de se répandre sur le sol.
Son corps tout entier était animé de frissons incontrôlables qui secouèrent sa colonne vertébrale et remontèrent jusque dans son cerveau. Son corps luttait contre cette chose envahissante et gluante qui était apparue depuis quelques années au creux de ses poumons. Si la vérité avait été difficile à avaler par ses parents, elle n’avait pas mis longtemps à l’accepter et à vivre avec comme elle l’aurait fait si elle avait possédé un nouvel animal de compagnie. Indifférente à l’idée d’être désormais inscrite sur le carnet de la mort, elle se laissa aller contre le mur froid qui l’aida à remettre de l’ordre dans le chaos de ses idées qui se bousculaient sans relâche dans sa tête.
Sa main alla chercher la poche de sa veste pour en tirer un paquet de cigarettes. Elle en porta une à sa bouche, ce geste lui arrachant un rire. Que dirait son médecin s’il la voyait ? Et lui… Que dirait-il ? Cet homme qu’elle n’avait pas eu l’occasion de revoir avant son départ. Sûrement qu’il était bien mieux sans elle. Comment une pauvre gamine pouvait réchauffer le cœur meurtri d’un adulte ? Un sourire alla se peindre sur ses lèvres gourmandes qui tinrent la cigarette pendant qu’elle l’allumait et en tirer la première bouffée.

C’était n’importe quoi. Elle était irresponsable et complètement folle. Mais qui n’a jamais goûté à l’amertume des prémisses de la démence ? Qui n’a jamais rêvé de s’abandonner complètement aux bras de la folie pour y sombrer définitivement ?
Elle ramena ses genoux contre elle pour les entourer de ses bras, regardant la fumée flotter dans l’air… Au moins sa mort surviendrait plus vite et elle n’aurait pas à l’attendre avec angoisse.


.:.


*Jacques Bénigne Bossuet (1627-1704)
« Sermon pour le jour de Pâques ».
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MessageSujet: Re: Les vertiges de la pensée [PV]   Les vertiges de la pensée [PV] Icon_minitimeLun 3 Nov - 10:35

Qu'était-il venu faire à la cave ?... Bonne question, question qui n'avait aucune réponse, comme toujours puisque même lui, ne savait pas ce qu'il faisait, il ne savait jamais pourquoi il faisait telle ou telle chose, pourquoi il se rendait ici plutôt que là, il se contentait de se laisser guider par son esprit... Par contre, il ne s'étonnait pas de regretter ses décisions après, s'il y avait des répercutions. Et bien quoi ? S'il avait réfléchi ce ne serait pas arrivé, alors pourquoi perdre son temps à regretter ? Il a semé, alors maintenant, qu'il récolte les produits maudits de sa semence !
Mais bon, il n'avait pas encore fait de conneries, ça n'allait peut-être pas tarder, mais pour le moment, il n'avait rien prévu, il n'avait encore rien fait, c'est donc avec l'esprit tranquille qu'il se dirigea vers la cave du pensionnat, déjà "habitée", dommage, il ne serait pas seul, peut-être au calme, mais rien en n'était plus sûr.

Il entre doucement, silencieusement, à pas feutrés, poussant le plus discrètement possible la porte grinçante, le bois est humide, si cette cave est entretenue, elle ne doit pas l'être souvent tout de même. Keisuke ne s'y connait pas vraiment, mais ça se voit, même de la part d'un amateur, il faudrait être aveugle pour ne pas voir l'humidité qui règne dans cette pièce. Une pièce quasi étouffante par le manque d'aération, aux parois humide, c'est certainement la pièce la plus ancienne du pensionnat, mais le jeune homme a besoin de découvrir, il a besoin, non, il doit découvrir chaque lieu, les connaître comme sa poche, peut-être pour avoir une meilleur confiance en lui, qui sait ?
Keisuke avance dans l'obscurité, pas tout à fait totale : deux ou trois petites lampes éclairent le passage le long des murs irréguliers, guidant le visiteurs petit à petit jusqu'au fond de la cave, d'ailleurs, plus il s'enfonce, plus une odeur de cigarette le gène fortement. Pourquoi cette odeur le dérange alors qu'il y a quelques années, il l'appréciait plus que tout ? Il ne pouvait pas s'en passer plus d'une heure, sans ça, il craquait, une espèce de dépression dans laquelle il s'enfouissait... Pire, une obsession. Mais ça, c'était du passé, passé qui ressurgissait subitement, sans demander l'avis du principal concerné. Passé qui avait l'air de persister qui plus est, puisqu'il entraînait lentement le jeune homme vers la source de cette fumée.
Keisuke se retrouva au fond de la cave, fasse à une jeune fille, clope au bec comme on dit, profitant au maximum de ce petit plaisir qui ne s'offrait pas souvent à elle, visiblement. Un plaisir qui tentait inexorablement Keisuke. Il fixait la cigarette, la fumée, la petite lueur rouge de la braise consommant lentement le tabac... Puis il ferma les yeux, reprenant presque miraculeusement le dessus sur ses envies, et allant se placer non loin de la jeune fille, entre deux armoires. Que contenaient-elles ? Ça, il n'en avait strictement aucune idée, et pour tout dire, il avait autre chose à penser, actuellement. Il poussa un long soupir, plaquant sa tête contre le mur humide, quelques mèches de cheveux lui retombaient sur le visage, devant les yeux, ne les cachant pas totalement pour autant.


" 'Lut. "

Effort de politesse pour quelqu'un qu'il appréciait déjà que moyennement, oh, ce n'était pas de sa faute, elle n'était pas censée savoir que Keisuke avait depuis deux ans une sainte horreur de la cigarette, et puis elle était la première arrivée, si ça lui déplaisait tant que ça, il n'avait qu'à se casser et la laisser là, en tête-à-tête avec sa clope. Une capuche rabattue sur le crâne, laissant filer quelques mèches pour que ses cheveux ne soient pas totalement rabattus en arrière, un haut assez large - le seul dans la garde-robe du garçon – avec un crâne à l’emplacement du cœur, et un jean noir, déchiré au niveau de la cuisse, plutôt taille basse, tel était le look de Keisuke en ce lieu. Un look comme toujours un peu à part, il était caché de la lumière derrière cette armoire, ceci explique pourquoi ses mèches paraissaient brunes, on ne le verrait pas si la musique qu’il écoutait n’était pas aussi forte. Un petit bruit s’échappait donc de derrière cette armoire, une musique parfois douce, parfois "hard" selon l’humeur du garçon, cette fois-ci, elle était douce, il ne cherchait qu’à se détendre en venant là. Il avait ses deux mains enfouie dans la "poche kangourou" de son sweat-shirt, là où reposait également son mp3, source de ce petit bruit qui emplissait la cave maintenant, un petit bruit mêlant piano et violons, bref, une croix ornait son cou et redescendait sur son buste. Ce n’était pas une simple croix, en fait, il ne l’avait pas acheté pour ça, elle avait quelques déformations, de telles sortes qu’elle garde son apparence "naturelle" disons, mais aussi de sorte qu’on puisse voir, en se collant presque le nez sur l’objet, le Faucheur, sculpté habilement dans cet argent fin. Pas de boucle d’oreille, pour une fois, Keisuke avait été raisonnable. Mais revenons-en à sa "colocataire". Que pouvait-elle faire ici ? Mise à part fumer en cachette, bien sûr… Keisuke ne le savait pas, mais il ne voulait pas le savoir non plus, il s’interrogeait lui-même, par simple curiosité sans recherche véritable d’une réponse. Le silence était retombé : le jeune homme avait coupé la musique. Même si cette dernière l’aidait à oublier cette odeur qui le harcelait, ça finissait par l’énerver au bout d’un moment, surtout quand il n’était pas seul, même s’il ne parlait pas avec la ou les personnes présentes, il avait l’impression de faire preuve d’impolitesse, à croire qu’il avait malgré tout quelques principes. Il se releva et se plaça devant l’armoire, l’observant de plus près. Ça par contre, ça ne changeait pas qu’il soit seul ou accompagné, il bougeait tout le temps, il ne tenait pas la même position plus de cinq minutes, peut-être avait-il l’impression de s’effacer peu à peu, allez savoir…
Finalement, il se décida à l’ouvrir, dégageant un nuage de poussière le faisant tousser légèrement, quelle bonne idée avait-il eu, encore. Une armoire pleine de bouquin, des bouquins qui se laissaient dévorer par les mites peu à peu, sans rien dire, sans rien faire. Keisuke en prit un, priant pour qu’il ne tombe pas en lambeaux au contact de ses doigts, et le sortit doucement du meuble, c’était le bouquin qui était au-dessus de la pile, un bouquin d’école, mais assez vieux, des sciences, de la physique plus précisément… Mouais, la physique, Keisuke n’avait rien contre, il comprenait assez bien les principes, mais il ne fallait pas trop lui en demander non plus. Il prit le bouquin avec lui, et se décida à aller "au cœur de la fumée", se poser sur une caisse, à quelques mètres seulement de la jeune fille qui lui tenait compagnie.
Il ne savait pas si elle l’avait remarqué, en même temps, si ça n’avait pas été le cas, c’est vraiment qu’elle était dans son monde… Ou bien qu’elle voulait ne pas le voir, donc qu’elle l’ignorait. Keisuke la regarda un moment, pour la détailler, c’était assez impoli pour le coup, mais bon, il avait besoin d’enregistrer la personne qui fumait à ses côtés, peut-être pour l’éviter dorénavant, ou pour se prévenir inconsciemment. Une fille au corps visiblement fragile… Pourquoi ce genre de fille inspirait une force de caractère sans pareil à Keisuke ? C’était une impression qu’il avait toujours, en fin de compte, plus les jeunes filles paraissaient frêles, plus elles étaient dangereuses… Peut-être. Peut-être pas. Des cheveux un peu courts, mais qui ont l’air fins, et des yeux magiquement bleus, opposés radicalement à ceux de Keisuke, rouge sang, rouge démoniaque, bleu azur et bleu angélique… Un physique plutôt doux, inspirant la confiance, cachant sans doute de nombreux mystère comme tout un chacun. Et de l’autre côté, un garçon plus grand, pas réellement imposant, si ce n’est par sa taille, et encore, on trouve plus grand que lui. La liste de leurs différences aurait pu être longue, très longue, et peut-être même lassante à force, raison pour laquelle Keisuke retourna à son bouquin, l'observant, comme s’il découvrait les principes de la relativité. Songeant à l’ange qui siégeait à ses côté. Elle n’était peut-être pas si forte de caractère que ça, ce n’était peut-être en ce lieu, finalement, qu’une rencontre imprévue entre un ange et un démon.
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