Dissimulée...

Seule dans une cage d'acier, trop petite pour tenir entièrement debout...
Pourquoi l'à t-on mise ici? Ici, dans le fin fond de la boutique, quasiment caché aux clients, qui se contentent de regarder les premières cages. Est-ce parce-qu'elle se montrait trop agressive pour une docile neko, qu'on l'a placé dans cet affreux endroit? Simplement parce-qu'elle montrait les dents, de peur de... De peur de quoi? Des Hommes, du fouet? Du fouet cruel, qui a laissé ses marques sur son dos? Peur de se faire adopter par le même genre d'individu que son ancienne maîtresse? Ou simplement peur de souffrir encore, comme toujours... Transféré de la fourrière à cette boutique, cette animalerie de nekos, la voilà maintenant blottit au fond de la cage, sa robe noire lui tombait jusqu'en bas des genoux, contrastant avec le teint pale de sa peau, peu habitué à la lumière du jour. Son vêtements, déchirés sur le bord, laissant voir ses jambes fines, étaient repliés contre sa poitrine, comme une protection. La tête baissé, le front contre ses genoux glacés, ses yeux yeux d'un bleu éclatant étaient fermés, et la jeune neko semblait songeuse. Elle avait froid, elle avait faim. Le personnel avait en effet juger plus intéressant de la punir de nourriture, pour qu'elle se montre plus avenante envers les clients. Résultat: il ne la nourrissait qu'une fois par jour d'une maigre soupe, et encore, quand ils ne s'amusaient pas à lui verser sur la tête, riant de la voir essayer de lécher le reste tombé sur le planché de la cage. Les insultes, les miaulements des nekos, les cris du personnels et des clients, tout ça lui donné mal à la tête. Elle s'efforça de se calmer, de se détendre.
Soudain, elle entendit un bruit. Un client curieux voulut savoir ce qui sa cachait derrière le rideau de l'arrière boutique... Le jeune homme avança, malgré les mise en garde de l'employé, sans se douter, que dans la pièce obscure, une jeune neko affamé entendait le moindre de ses bruits, blottit de peur au fond de la petite cage. Se redressant courageusement, elle leva la tête, prête à faire face à celui qui venait la voir.

… Mais qu’était-il venu foutre ici ?! Comme d’habitude, c’est l’errance qui l’avait amené là. Mais à son entrée dans la boutique, Keisuke fut prit d’un coup au cœur, violent… Le bruit qu’il pouvait y avoir dans cette boutique était impressionnant, les décibels devaient exploser là-dedans… Le jeune homme prit son mp3 dans sa main gauche et monta le volume à fond… Ce n’était pas forcément agréable, mais il arrivait à moins entendre les plaintes, les Nekos qui l’appelaient au passage… Il passa vite dans les rayons, s’éloignant de plus en plus des premières cages pour terminer au fond du magasin. Et puis, alors qu’il se remettait lentement de ses émotions, un homme vint l’interpeller… Ces vendeurs, toujours en quête de clients… Ils ne peuvent pas nous foutre la paix cinq minutes ?! Keisuke éteignit son mp3, la musique le soulait, lui qui aimait le calme, c’était foutu, le vendeur venait l’emmerder, et les Nekos ne se la fermaient pas… Ce n’est pas en gueulant qu’ils réussiraient à l’attirer… Ce n’est pas en faisant ça qu’ils attireront n’importe qui, d’ailleurs…
Le jeune homme adressa un vif regard au vendeur, ses pupilles rouges allant se poser droit dans celles de l’homme.

" J’suis assez grand pour choisir, il n’y a pas des Nekos plus calme ? Genre… Derrière le rideau ? "

Keisuke arborait un sourire insolent, en fait, il avait prévu de faire chier le vendeur, mais en aucun cas, il ne pensait découvrir une Neko derrière le rideau… Il s’arrêta net, perdant ce petit sourire malin qu’il avait il y a quelques secondes. Perplexe face à la vision qu'il avait, là, juste derrière ce rideau... Le vendeur tenta sans doute une explication, mais Keisuke lui adressa un nouvelle fois se regard enflammé... L'homme grimaça un instant, malgré tout, il insistait pour que Keisuke aille ailleurs.

" Je crois pas me paumer entre l'endroit où je suis, et la cage à deux mètres, alors je crois que vous pouvez me laisser, maintenant. "

Keisuke joignit le geste à la parole comme un dit, et d'un petit mouvement de main, il montra les accessoires vendus avec les Nekos, le vendeur s'y rendit, gardant un œil sur Kesuke, c'est bon, il n'allait pas la voler ta Neko ! Un long soupir s'en suivit, et Keisuke s'approcha de la cage... Merde alors, c'était vraiment petit... Il s'assit juste devant, à une quarantaine de centimètres environ de la cage et fouilla dans sa poche droite. Il avait encore trouvé le moyen de se changer - pire que les femmes... -, cette fois, il avait un haut noir, plutôt près du corps, suivant assez bien les quelques formes de son torse, et assez ouvert sur le devant, au milieu du thorax à peu près. Un jean simple, avec simplement une ceinture et quelques chaînes, ça, ça avait été ajouté par l'acheteur en question... Enfin bref, là, il fouillait toujours dans sa poche, enfin, pas la même. Ce pantalon n'avait que des petites poches, mais elles étaient nombreuses, alors le temps qu'il trouve ce qu'il cher... Ah ! Keisuke sortit un petit couteau suisse, très discret, il l'avait presque toujours avec lui. Il sortit la lame, et l'enfonça dans la serrure du cadenas, d'ailleurs, ça devait être une des rares cages à être fermée sous serrure... Et c'est bien connu, tout comme les murs sont fait pour être franchis, les serrures sont faites pour être ouvertes ! En un mouvement vif du poignet, Keisuke réussit à déverrouiller le cadenas, il le prit, et ouvrit doucement la cage. N'accablant pas la jeune Neko à l'intérieur d'un regard curieux, il préféra se redresser, remettant ses vêtements comme il devraient être, puis, tout à fait innocemment, il parla à le jeune fille, pas vraiment comme s'il lui parlait vraiment d'ailleurs... Enfin, il avait une façon bien à lui de faire ça...

" Tu devrais sortir et profiter du fait que mon couteau soit sorti accidentellement de ma poche, pour aller, tout aussi accidentellement, ouvrir ta cage... "

Était-ce sa façon à lui, de dire " Salut, ça te dit que je t'adopte ?"... Mouais, et bien, si c'est véritablement ça, il fallait le deviner...

Kisa se redressa du mieux qu’elle pu, entendant du bruit derrière l’obscurité de la pièce. L’inconnu s’avança, entrant dans l’arrière boutique. La jeune neko était prête à montrer les dents, mais les privations de nourritures qui l’attendait la fit réfléchir un peu avant de se montrer agressive. « Sois gentille et tout ira bien… » , ne cessait de répéter le gérant. « Soit gentille, et tu auras à manger ». Le ventre de la jeune fille décida alors pour elle. La neko ne fera rien, après tout, il n’était peut-être pas venu pour elle. Mais la curiosité habituelle de Kisa la poussa à s’approcher un peu plus des barreaux, juste un peu, pour distinguer l’inconnu, sans pour autant qu’il la distingue elle. Ses yeux de chat, parfaitement adapté à la sombre pièce, détailla sans difficulté le jeune homme égaré dans la pièce. Il portait un t-shirt moulant, et un pantalon à poches multiples. Il semblait fouiller dans ses poches, et, perplexe, Kisa pencha légèrement la tête sur le côté, son oreille de chat gauche dressé, l’autre, plaquée sur la droite, horizontalement. Puis, soudain, elle le vit sortir de sa poche un petit objet, s’approchant dangereusement de la cage. Par pur réflexe, Kisa glissa en arrière, plaqué au fond de la minuscule cage. Soudain, d’une voie décontracté, il lui parla pour la première fois.

" Tu devrais sortir et profiter du fait que mon couteau soit sorti accidentellement de ma poche, pour aller, tout aussi accidentellement, ouvrir ta cage... "

_ Elle le regarda, décidément complètement déboussolé. Pourquoi avait-il donc ouvert sa cage ? N’aurait-il pas d’ennuis suite à cet incident ? Devait-elle sortir ? Mais si elle sortait, que ce passerait-il ? Elle serait punie, à coup sur… Ou peut-être pas, peut-être le jeune humain se dénoncera t-il… Mais voyons, qu’est-ce qu’elle pouvait être stupide ! Elle parlait d’un humain ! Il ne ce dénoncerais sûrement pas pour évité quelques coups à Kisa, à une simple neko, censé être une des nombreuses servantes de l’espèces humaine, non… Mais après tout… Pourquoi resterait-elle ici ? Pourquoi, dans cette cage minuscule… Kisa secoua sa tête, les oreilles dressés, en alerte. Décidément, elle réfléchissait beaucoup trop… Suivant son instinct, elle sortit timidement de la cage, et pu enfin se mettre debout. Elle s’étira légèrement, naturellement, comme après une sieste trop longue. Elle se plaça face à l’inconnu. Elle était plus petite que lui, mais Kisa avait toujours été d’une taille assez petite. Sa robe déchirée lui tombait en dessous des genoux, la noirceur de l’étoffe contrastant avec la pâleur de sa peau, une peau qui avait rarement vu le soleil. De longues cicatrices parcouraient l’échine de son dos, que le dos nus de la robe laissait entrevoir. La tête levait vers celui qui l’avait sortit de sa prison, son regard de saphir planté dans le sien, c’est d’une voix étrangement posée et calme qu’elle lui parla.

_ Pourquoi avait vous fait ça ?

Curieuse, plus perplexe que inquiète, elle ne bougea pas, attendant sa réponse. Mais celle-ci n’eus pas le temps d’être prononcée, car le rideau de l’arrière boutique s’ouvrit brutalement, aveuglant la jeune neko. Le vendeur, stupéfait de la voir hors de sa cage, et en colère, s’exclama d’un voix forte.

_ Et toi ! Que fais-tu ici?!

Il leva la main vers Kisa, qui, aveuglait par la lumière, ne vit pas le coup venir, les yeux fermés, ne se protégeant même pas.

Et bien, s'il avait pensé faire ça en arrivant dans cette Animalerie... Enfin bref, Keisuke observa la petite Neko sortir de sa cage... Elle n'était pas si petite que ça, juste plus petite que Keisuke, en fait... Encore qu'il ne s'en rendait pas vraiment compte... Bref ! Ça n'a aucun rapport avec l'histoire !
Pauvre jeune fille... En voyant l'état de sa robe, deux hypothèses venaient à l'esprit de Keisuke : soit, elle était là depuis longtemps, très longtemps même ; soit elle était négligée par les vendeurs, et mêmes les gérants de la boutique... Bizarrement, il n'arrivait pas à se décider entre l'une et l'autre, les deux devaient sans doute s'avérer vraies.
Pourquoi avait-il fait ça ? Ben... Mais pourquoi le vouvoyait-elle ?!

" Et toi ! Que fais-tu ici ?! "

Keisuke eut juste le temps de bloquer la main du vendeur qui s'abattait lourdement sur la petite Neko. C'était juste, heureusement que Keisuke avait pas mal de réflexes... D'ailleurs, pourquoi avait-il eu l'idée de tendre la main ? L'instinct, sans doute. Et elle, pourquoi n'avait-elle pas réagi ? Oh... La lumière sûrement, à en juger par son attitude... Enfin, ils discuteront de ça après... Ce vendeur commençait à taper sur le système de Keisuke, d'une part, il venait l'emmerder alors qu'il voulait rester seul, et d'autre part il frappait les Nekos. Le jeune homme grimaça un instant de façon discrète, puis afficha de nouveau son sourire, ce sourire insolent et sûr de lui, qui avait le don d'énerver la plupart des personnes, d'ailleurs, ça se résumait en un "Petit con !" la plupart du temps, à l'adresse de Keisuke bien évidemment... Bah ! Il pencha légèrement la tête sur la droite, ne lâchant pas pour autant la main du vendeur, la serrant même de plus en plus, un peu plus fort chaque seconde...

" Dis, tu voudrais pas... "
" Qu'avez-vous fait ?! Vous l'avez sorti ?! C'est ça, hein ?!... Non... Elle s'est échappé ! Oui ! Laissez-moi lui mettre une correction ! "

Keisuke lâcha alors la main du vendeur... S'avérer battu ? Oh non, bien sûr que non ! Il alla se placer juste devant la Neko, entre elle et le vendeur, un regard hautain posé sur ce dernier, et toujours avec ce sourire quasi éternel.

" De un, si tu prenais le temps de respirer, j'aurais le temps de te répondre, et ça favoriserait mon retour au calme. De deux, je ne savais pas que dans cette boutique, on maltraitait la marchandise. "

Désigner des êtres vivants par "marchandises" déplaisait fortement à Keisuke, mais là, il voulait être direct, alors pas le temps de prendre des gants, il s'excuserait après, auprès de la jeune fille.

" Elle est dangereuse !! Voilà pourquoi on la bat ! "

Keisuke marqua un temps d'arrêt, ça l'avait un peu coupé dans son élan... Il était con, ou il le faisait exprès ?
Le jeune homme soupira et mit ses deux mains dans ses poches, gardant sa place entre la Neko et le vendeur.

" Et, ça vous a pas percuté que si elle est méchante, c'est parce que vous lui faite du mal ? J'vais te mettre dans la jolie cage avec le beau cadenas et sans bouffe, et là, on va voir si tu mords pas au bout d'un moment ! "
" ... "

Certes, Keisuke savait que ses paroles ne feraient pas grand chose, non, elles ne feraient rien... Mais au moins, il avait obtenu le silence du vendeur... Un exploit.

" Je vais l'adopter. Merci de ne pas poser de questions. "

Le vendeur resta un petit moment a fixer Keisuke, peut-être cherchait-il à voir la petite Neko derrière lui, puis il s'éloigna vers la caisse en marmonnant. Keisuke pivota légèrement, de façon à revoir la jeune fille en question, juste derrière lui. Puis il lui montra sa main, la paume tournée vers le ciel - enfin le plafond -, prête à accueillir la main de la jeune demoiselle. Et ce, avec un sourire simple aux lèvres.

" Je suis Keisuke... Tu veux bien me suivre s'il te plaît ? "

Kisa, s’attendant à recevoir le choc, resta immobile cinq secondes, avant d’essayer enfin d’ouvrir les yeux. Elle distingua vaguement l’inconnu retenir la main du vendeur, celui-ci d’abord abasourdis, puis proie à une franche colère. Battant des cils, se frottant légèrement les yeux, sa vision redevint comme avant, avec sa précision habituelle. Le jeune homme lâcha la main du salarié, puis se plaça devant elle, face au vendeur. Le vendeur attaqua avec ses arguments, demandant presque à l’inconnu la permission de donner une correction à Kisa. Celle-ci recula un peu, s’attendant à voir son le jeune homme s’écarter. Mais il ne le fit pas. Et au delà même des faibles espérances de Kisa, il la protégea, parlant calmement au vendeur en arborant un grand sourire perpétuel. Kisa les regardait, surprise, ne sachant que penser. Elle restait derrière, silencieuse, ne relevant même pas l’expression « marchandises », qui pourtant la fit frémir de dégoût. Soudain, l’inconnu annonça au vendeur que, de toute manière, il comptait adopter Kisa, la discussion était donc close. « Adopter ». Ce mot eu pour effet de faire sortir de sa liturgie Kisa. « Adopter ». Le gérant n’arrêter pas de lui répéter, il fallait qu’elle soit adopté. De même que petite elle l’avait été. Oui, petite, « adopter » était le premier mot qui avait amené Kisa à l’apogée de ses souffrances. Mme Obaka, les colères, le fouet… Kisa chassa ses souvenirs de la tête. Les humains n’étaient peut-être pas tous les même, le jeune inconnu avait l’air différant… Il avait l’air de la respecter. Il l’avait protégé, lui avait évité une correction. Devait-elle lui accorder sa confiance ? De toute façon, elle n’avait guère le choix. C’était soit ça, soit la cage. De plus, il n’avait pas l’air méchant, il avait même un air sympathique. Mais les apparences peuvent parfois être trompeuses… Kisa réfléchit, puis prit sa décision, même si elle ne pouvait pas vraiment contredire celle de son futur maître. Celui-ci se retourna alors vers elle, et lui tendis la main.

" Je suis Keisuke... Tu veux bien me suivre s'il te plaît ? "

Kisa le regarda. « Keisuke », joli nom. Puis relevant la tête vers lui, elle s’accorda un de ses rares sourires, ses lèvres fines dévoilant ses petites canines, petites mais extrêmement pointues.

_ Enchanté. Je m’appelle Kisa. Et je veut bien vous suivre.

Guère habitué cependant à ce que lui tende la main, elle hésita, ne sachant si elle devait lui serrait la main ou pas. Elle s’apprêta à lui donner, quand le vendeur refit son apparition, libérant ainsi Kisa de sa décision. Il tenait dans sa main un fin collier noir, rattaché à une laisse. S’approchant de la jeune neko, il parla d’une voix qu’il essaya de rendre neutre.

_ Vous permettez…

Il parlait évidemment à Keisuke, le vendeur n’allait quand même pas faire preuve de politesse envers des animaux. Il passa le collier autour du cou de Kisa, contrôlant ses gestes, bien qu’il eu une furieuse envie de donner une bonne gifle à cette impertinente. Kisa quand à elle ne disait rien, de nouveau silencieuse. Quand il eu fini de serrer à la bonne taille le collier, il plaça dans la main du jeune homme la laisse, un sourire ironique sur le visage.

_ Puisque vous avez décidé de l’adopter, aller payer à la caisse. Au moins, vous nous débarrassé d’elle. Je pensais qu’on arriverais jamais à la vendre, grand bien vous fasse.

Sur ce, il partit, prévenant le gérant de la réussite de la vente, celui-ci surpris d’un tel choix. Il porta son regard sur Keisuke, prêt à lui proposer d’autres nekos de meilleures qualités, mais se ravisa. Après tout, comme disait le vendeur, il le débarrassé de Kisa. Celle-ci, adapté maintenant à la lumière du jour, essayant de desserrer un peu son collier, regarda son nouveau maître, se demandant si il n’allait pas revenir sur son choix.

Kisa ? C'était joli... Avec un sourire en prime. Enfin, un sourire de passage, qui s'effaça bien vite lorsque le vendeur revint... Décidément, lui, il en tenait une couche...
Vous permettez ? Non, Keisuke ne permettez pas. Mais visiblement, c'était une question rhétorique... Alors le jeune homme laissa faire, pour une fois, observant sans mot dire les mouvements du vendeur, un à un, patiemment.
Dommage, Keisuke n'aimait pas leur rendre service, mais il rendait un plus grand service à Kisa, enfin, c'est ce qu'il pense, en tout cas. Selon lui, ce n'était pas Keisuke qui débarrassait les vendeurs de la présence de Kisa, mais plutôt l'inverse : Keisuke qui débarrassait Kisa de la présence des vendeurs...
Pff, quelle bande de...
Un léger mouvement de Kisa extirpa Keisuke de ses pensées, un mouvement de la main, pour tenter de desserrer ce fichu collier... Le jeune homme esquissa un léger sourire, laissant tomber la laisse dans le vide.

" Attends. "

Il tourna délicatement le collier de façon à ce que d'une part, il ne blesse pas le cou de Kisa, et que d'autre part, l'ouverture de ce collier se trouve face à Keisuke, puis il l'enleva complètement, le récupérant dans sa main droite, et enroulant la laisse avec son autre main, machinalement.
Il regarda ensuite la caisse, le gérant et le vendeur le fixaient... Bah quoi ?
Le jeune homme se retourna en soupirant vers Kisa, un peu blasé par tout ça.

" Ils ont une tête à se faire mordre, c'est pas croyable... Bon ! Kisa, je vais aller payer, si tu veux faire une dernière visite du magasin avant de partir, ou aller voir des amis, que sais-je, te gène pas, prends ton temps. "

Il lui adressa de nouveau un sourire, et fit demi-tour pour se diriger vers la caisse où il était attendu avec impatience bizarrement. Keisuke posa la laisse sur le comptoir, expliquant qu'il n'en voulait pas, et il resta sur sa position malgré les arguments qu'avançaient les deux hommes... Forcément, ça leur faisait toujours de l'argent en plus... Pff, n'importe quoi !
Keisuke sortit son portefeuille de sa poche arrière droite et tendit une carte de crédit... Et bien, avec ça, papa et maman allaient sûrement demander des explications... Ça pourrait être marrant remarque, Keisuke les imaginait déjà, au bout du téléphone en panique "Mais qu'as-tu acheté pour ce prix là ?!", ah là là... Il en riait presque déjà !
Le vendeur prépara la machine, la carte de crédit en main pendant que Keisuke adressait quelques regards rapides à la jeune Neko, non pas qu'il ne lui fasse pas confiance, mais un autre vendeurs pouvaient surgir de nulle part, après tout, rien ne l'étonnait plus maintenant... Un petit 'bip' se fit entendre, signe que Keisuke pouvait taper son code. Il le fit pendant que les hommes regardaient à leur tour Kisa, décidément, Keisuke ne les appréciait pas du tout... Ils devaient à la fois se sentir soulagés pour être débarassés de Kisa, mais aussi se sentir triste de perdre un Neko à torturer...
Il retira sa carte, et attendit Kisa un peu plus loin, près de la sortie après avoir refuser une dernière fois la laisse proposée.

Kisa resta debout, immobile, au milieu de l’animalerie. Keisuke lui disait de faire ses adieux à qui elle voulait, mais elle n’avait personne à dire au revoir. Les nekos en cage la fixait, comme conscient de son départ, sans pour autant arrêter leur miaulements désespérés. Leur regard de félin la fixait, et, mal à l’aise, Kisa baissa les yeux vers le sol. Se sentant ridicule au milieu de la pièce dans sa robe déchirée, pied nus comme une vagabonde, elle n’osait cependant changer de place. Heureuse de quitter l’enfer de sa captivité, elle était cependant consciente qu’elle allait rejoindre une autre prison, celle de la soumission. Mais il valait mieux pour l’instant se contenter de ce choix, elle allait pouvoir manger, se laver, et même peut-être dormir au chaud dans une maison. Cette perspective tira un sourire à la jeune fille, ne plus à revoir le parquet d’acier glacé de sa cage était un raison plus que suffisante pour accepter n’importe quel possibilité de sortie.
Keisuke revint, après le passage à la caisse. Au moment de franchir la porte, Kisa adressa une grimace au gérant. Ils sortirent dehors, l’air était frais, et Kisa pris conscience qu’elle avait froid. Le soleil était pourtant là, et la jeune neko était heureuse. Heureuse de revoir le ciel qui l’avait tant manqué, d’entendre le doux bruissement de feuilles et les conversations amusées des passants. Le vent secoué doucement ses cheveux, sa queue se balançant de contentement. Elle se tourna vers son nouveau maître.

_ Ou va allons nous maintenant ?

[désolé pour le retard et pour le post très court, j’ai pas eu accès à l’ordi ces derniers temps…]

[A mon tour de m'excuser Kisa, j'ai quelque... problème dirons-nous.]

Keisuke regarda un moment la boutique, une dernière fois, un air songeur sur le visage... A quoi pouvait-il bien penser ? Bonne question, allez savoir, peut-être même que le principal concerné l'ignore lui-même. C'est donc plongé dans ses pensées qu'il sortit accompagné de Kisa, guidé par la lumière, et quelque peu réveillé par le bruit de sonnette qui retentit lorsqu'il franchit la porte... Il avait horreur de ce bruit... Ça lui rappelait des mauvais souvenirs, lorsqu'il allait chercher le pain pour sa famille, par exemple... Il y avait une longue queue dans la boulangerie, c'était déjà bondé dès le matin, à 7h à peine, une chose loin d'être agréable, mais ça, ce n'était rien comparé au petit vieux qui... Pardon, "à la personne âgée" qui venait se placer sur la trajectoire de la porte, ainsi, celle-ci ne pouvait pas se fermer, et en supplément, le "ting" retentissait en continu... Ah là là, tout ça à cause d'une sonnette. Peu importe.
Maintenant qu'elle était dehors, Kisa avait l'air un peu plus heureuse, tant mieux. Keisuke était toujours songeur lorsqu'elle lui demanda où ils étaient censé aller... Ben, déjà, le simple fait qu'il ait atterrit dans l'animalerie sans vraiment le vouloir en dit long sur son programme de la journée...
Il haussa les épaules et détourna son regard sur le trottoir.

" J'sais pas, où tu veux. "

Non, décidément, il n'avait aucune envie d'aller quelque part, aucune idée non plus, comme si, subitement, il se sentait ailleurs, maussade... Et puis le regard de Keisuke, se baladant au gré de ses envies, vint à se poser sur la petite Neko. Elle n'avait ni chaussures, ni tenue convenable... Machinalement, Keisuke mit sa main à sa taille, ouais, et bien non, cette fois, il n'avait pas de veste ou quoique ce soit, parce que d'habitude, il prévoit tout le temps une veste, ou un pull, enfin, de quoi se couvrir, mais en attendant qu'il fasse plus froid, il se l'attache autour de la taille, mais bon, là bien sûr, il n'avait rien... Et puis il n'allait pas non plus poser son haut étant donné qu'il n'avait rien en-dessous, en plein milieu de la rue, moyen quand même, surtout qu'il ne faisait pas spécialement chaud...
Le jeune homme vint se placer juste devant Kisa, comme pour faire barrage au petit vent qui soufflait, et puis il regarda les alentours, la main droite plongée dans sa poche de pantalon, et sa main gauche ébouriffant un peu plus qu'elles ne l'étaient déjà ses mèches violettes. Puis il entrouvrit les lèvres, laissant passer un son faible, comme si c'était un effort inhumain qu'il venait de fournir.

" En fait, je te propose d'aller faire des courses... Enfin, les boutiques plutôt... Sauf si tu veux tout de suite aller te reposer. "

[Pas grave ^^]

Kisa le regarda, et acquiesça de la tête. Elle avait été un peu prise de court quand il lui proposa d'aller où elle voulait. Elle avait même faillit se mettre en colère, mais bon, il ne pensait surement pas à ça... Comment voulait-il qu'elle sache où aller, ayant passer ses dernières années enfermée dans une cage? Tout pour elle était nouveau, et elle essayait de s'habituer à ce nouvel environnement. Keisuke la protégeait un peu du vent, elle lui en était reconnaissante. Mais faire les boutiques? Oui, évidemment, se sera son maître qui payera... Il faudra choisir des tenues peu chers, si il la laisse choisir. Certains maîtres ont la fâcheuse tendance de vouloir habiller eux-même leur neko, comme des enfants habilleraient leur poupée. Mais Kisa était loin d'être un poupée.

_ Je veut bien. Il fait un peu froid.

Kisa regarda au loin, la rue était composé de pleins de boutiques et commerces ambulants. La jeune neko s'approcha timidement de la vitre de l'animalerie, regardant des nekos gémissants, les yeux pleins d'envie, envie de liberté. Elle ne comprenait pas pourquoi elle était inférieur aux humains, cette logique la dépassait. Elle adressa un vague regard aux "prisonniers" des cages, puis retourna vers Keisuke.

_ Vous souhaitez commencer par quel boutique?

Elle ne l'appela pas maître, faute chez les nekos, mais Kisa ne pouvait admettre cette marque profonde de soumission. Elle obéissait, mais n'en pensait pas moins. Elle n'avait pas le courage de se rebeller contre l'ordre, était-elle tyrop faible, trop peureuse? Peut-être bien... Chassant ses idées noires, Kisa ferma les yeux, fit le vide dans sa tête, se concentrant sur l'air frais, la pureté du ciel, et... Tiens, une odeur de sushis... La jeune neko ouvrit immédiatement les yeux, et par instinct, son regard se posa sur le restaurent d'en face, les oreilles dressés et en alerte. Non, d'abord les boutiques, elle demanderais du poisson après. Son maître la trouvera certainement bien capricieuse... Ne pouvait-elle pas attendre le soir pour avoir faim? Son esprit pouvait, mais son corps non, tant pis, pensa t-elle. Elle détacha à regret son regard pour le poser à nouveau sur le jeune homme, attendant sa décision, décision puéril de savoir quel boutique ils allaient faire...

Quelle boutique ?... Keisuke n'y avait pas pensé, en fait, il n'y pensait même plus depuis qu'il avait vu la petite Neko dresser les oreilles en direction du restaurant d'en face. Un sourire se dessina sur le visage du jeune homme... Il est vrai que Keisuke n'avait pas pensé à ça, traitée comme la pauvre petite devait l'être à l'animalerie, elle n'avait sûrement pas mangé depuis un moment.
Keisuke plia son bras droit le long de son torse et posa son coude gauche sur celui-ci, ramenant sa main à hauteur de son menton, comme s'il était en intense réflexion.
Puis son index se leva et pointa vers le ciel, pour s'abaisser lentement sur Kisa.

" Tu sais, je me souviens d'une amie, soudainement. Elle m'emmenait souvent faire les boutiques, je devais lui porter ses affaires. Mais si tu es comme elle, ça va durer un moment... Et ainsi, elle avait une devise : c'était de ne jamais faire les boutiques le ventre vide. "

Un fin sourire vint s'accrocher sur les lèvres de Keisuke tandis qu'il penchait doucement la tête vers la droite.

" On va aller manger un petit truc avant d'aller t'acheter des fringues. "

Il fallait faire des choix, Keisuke avait préféré privilégier la nourriture au détriment du froid. Il prit la main de Kisa et la fit traverser au beau milieu de la rue, atterrissant directement devant le magasin... Le jeune homme s'arrêta un instant, levant le nez pour sentir la douce odeur qui venait lui caresser le visage... Comme dirait l'autre : " Si c'est aussi bon que ça sent bon, et ben ça doit être vachement bon ! ". Keisuke choisit une petite table sur la terrasse, dans un coin du restaurant, il y avait pas mal de monde cette après-midi. Il tira la chaise destinée à Kisa et la fit s'assoir, puis il tira la sienne et se posa à son tour, environ cinq secondes, le temps de sortir ses clés, son porte-feuille et son portable de sa poche, puis il se releva, adressant de nouveau un sourire à Kisa.

" Je reviens. "

Il entra à l'intérieur, et partit directement au comptoir. Là, il adressa quelques paroles à la serveuse qui lui offrit un joli sourire avant de s'en aller dans une petite pièce au fond de la salle, réservée au personnel seulement. Elle ramena une petite veste et la tendit à Keisuke qui revint aussitôt à sa table après avoir remercié la serveuse. Il posa la veste sur les épaules de Kisa et retourna se mettre face à elle, à sa place.

" Elle n'est pas très épaisse, mais c'est tout ce que la serveuse a trouvé... Ah au fait ! Tant que j'y pense, tu n'as pas à me vouvoyer ! Je ne suis pas ton patron, ton maître ou quoique ce soit... Je suis un ami. C'est tout. "

Un dernier sourire s'afficha sur le visage de Keisuke avant qu'un serveur n'amène les menus, bon, qu'allait-il prendre maintenant ?... A cette heure, il n'avait pas spécialement faim. Mais s'il ne prenait qu'un café ou un petit truc léger, peut-être que Kisa n'oserait pas prendre ce qu'elle souhaite... Bon, autant la laisser parler la première alors !