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 Envie d'y croire - Retrouvailles. [ PV: Kaede Seiza ]

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Myûya Mikazaya
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Myûya Mikazaya


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MessageSujet: Envie d'y croire - Retrouvailles. [ PV: Kaede Seiza ]   Envie d'y croire - Retrouvailles. [ PV: Kaede Seiza ] Icon_minitimeMer 5 Nov - 3:02

Le soleil se couchait doucement à l’horizon. Les lueurs rougeâtres du soleil commençait à disparaître au loin. Le ciel s’assombrissait, les étoiles apparaissaient, une nouvelle journée prenait fin. Adossé contre un arbre, un jeune homme observait le spectacle, mélancolique. Cet astre avait tant de signification pour lui. Il repensait à tant de chose en voyant ce spectacle… Ses yeux se fermèrent un instant, se plongeant dans des souvenirs parfois gaies, parfois sombres. Il avait vécut tellement de chose… Et toute ses choses avaient finit par prendre fin de cette façon, un couché de soleil, seul. Son regard finit par se rouvrir, un peu las. Il était là, cette fois encore, dans un coin, il n’y avait plus personne pour le retenir pourtant il n’avait pas le droit de partir. Que devait-il faire? Pourquoi s’obstinait-il? Il s’entêtait à vouloir prouver à un mort qu’il était capable de vivre comme une personne normal. Mais…. Myûya savait pertinemment qu’il n’était pas normal, bien au contraire. Il avait envie de fuir loin, de recommencer encore et encore! De jouer, d’être une autre personne! De ne pas s’impliquer, de savoir que tout se qu’il faisait n’avait pas d’importance… Là, il avait l’impression de s’être attaché un boulet au pied. Une chaîne froide, une chaîne qui n’était que solitude et contrainte. A quoi bon s’obstiner…. Il n’était qu’un oiseau, une brève apparition, un esprit sans consistance. Il n’arrivait même plus à savoir qu’elle était son vrai caractère, alors pourquoi? Pourquoi cherchaient-il aujourd’hui à être « lui »? Parce qu’un vieil homme avait comprit qui il était? Parce que….

....Jamais je ne t’oublierais.... Oiseau de Feu... Mais j‘espère qu‘un jour.... Un jour, quelqu‘un... réussisse..... à te couper les ailes.... Pour ton bien....


* Mes ailes…. Je n‘arriverais jamais à être autre chose, je suis désolé…. J‘ai l‘impression de m‘enfermer moi-même dans une cage. Une cage si sombre. Son existence est absurde, tout autant que celle de Myûya Mikazaya. *

Le jeune homme prit une grande inspiration avant de poser une dernière fois son regard sur le soleil couchant. Un sourire en coin apparut, éphémère, mélancolique et indécis. Ne sachant quoi faire, le jeune homme enfila ses mains dans sa longue veste et traîna dans les rues de la ville. Il observait les gens qui l’entouraient, silencieux. Personne ne le voyait, lui, l’homme de passage. Puis, finalement, il se retrouva devant une Église, sans vraiment savoir comment il était arrivé là. Il fixa un instant le clocher. Une école, c’est pour apprendre, une église, pour trouver des réponses et du réconfort? Enfin, c’est comme ça que les gens normaux pensaient d’après les livres, non? Il pencha la tête sur le côté, songeur, puis finit par pousser la porte du grand bâtiment. Il glissa son regard à l’intérieur. L’ endroit était vide, totalement vide. La porte claqua derrière lui, un bruit sourd résonnant dans la salle. S’en suivit des bruits de pats, rythmés et sûrs. Myûya se rapprocha du centre, passant au milieu de plusieurs centaines de chaise. Son regard glissa autour de lui avant de se fixer sur la croix immense qui se trouvait devant lui. Myûya n’était pas vraiment croyant, loin de là. Après tout se qu’il avait vécut, comment pouvait-il croire d’ailleurs? Il ne croyait plus aux miracles, justes aux successions de coïncidence plus ou moins agréables. Pourtant, aujourd’hui, il aurait eut envie de croire…. Croire qu’il pouvait se passer quelques choses qui le fasse rester ici, qui le fasse « vivre » comme une personne normal, une attache, une envie quelconque, quelqu'un …. N’importe quoi…. Il ferma à nouveau les yeux, puis quand il les rouvrit, il aperçut une petite porte sur le côté. Il eut alors une idée. Se faufilant vers l‘ouverture, il découvrit les vestiaires du prêtre, comme il le pensait. Un sourire prit place sur son visage et très rapidement, il enfila un habit pieu. Une longue tunique noir, marqué par le colle blanc bien significatif de la religion. Il tira un peu sur les vêtements, se mettant à l’aise, et glissa dans un nouveau rôle. Il attrapa une bible et prit une inspiration avant de sortir du vestiaire.

Le regard sévère, le prêtre qu’il était devenu s’installa derrière la table devant la croix. Il posa la Bible dans un coin et fixa l’auditoire absent.


« Chère fidèle! » Ses mains prirent appuie sur le meuble. « Le seigneur nous a réunit aujourd’hui pour parler de l’avenir du monde! Il est inquiet pour nous, pauvres brebis égarés. Nos enfants volent dans les rues! Nos femmes s’exhibent en portant des tenus sataniques! Nos hommes s’enivrent à longueur de journée! La décadence…. Vous avez offert vos âmes au diable en personne! Mais Dieu est bon, demandez lui le pardon, et il vous accordera le salue et la paix intérieur! Priez avec moi! »

L’échos de sa voix résonna dans toute l’Église. Tout le monde y aurait crut à sa petite scène… Tout le monde, sauf lui. Il finit par exploser de rire et attrapa la bible. Au fond, il avait cherché à y croire à sa façon. En devenant une personne qui y croyait. Drôle de manière de s’y prendre, il fallait bien l’avouer. Sans se changer, le jeune homme finit par s’asseoir sur un des bans du premier rang, ouvrant le livre religieux et entamant une lecture silencieuse.
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Kaede Seiza
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Kaede Seiza


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MessageSujet: Re: Envie d'y croire - Retrouvailles. [ PV: Kaede Seiza ]   Envie d'y croire - Retrouvailles. [ PV: Kaede Seiza ] Icon_minitimeMer 5 Nov - 20:34

« Pardonnez-moi mon Père car j’ai péché. »

Une phrase, si simple et si frêle, prononcée encore et encore, inlassablement. Si bien qu’elle en devenait lassante… Même pour celui qui, avec toute sa bonne volonté, écoutait sans rechigner les pires horreurs commises par ses fidèles. Le secret qui le liait aidait les gens à venir le voir, et il retenait avec peine la bile lui montant aux lèvres lorsque certains, tueurs, violeurs, braqueurs, pris de remords, venaient le trouver pour lui demander le pardon divin.

« Je te pardonne. »

Un homme seul, même guidé par la voix d’un être supérieur à tous, pouvait-il pardonner les pires atrocités ? En quoi son jugement pouvait être assez objectif pour qu’il puisse se permettre de pardonner à un homme d’avoir battu sa femme ? Qu’avait-il de plus que les autres, sinon une foi inébranlable et un dévouement à l’Eglise, au Christ et à Dieu, virant à l’obsession avec le temps qui passe ?
Sa folie devait-elle contaminer les autres ? Parce que oui, il était fou. Fou à lier. Adorant un être dont l’existence n’a pu être prouvée et en répugnant un autre sous prétexte qu’il représentait, soi disant, le « Mal ». Un prêtre était tout sauf une personne objective. Ses concepts même, manichéens, étaient erronés et obsolètes. Toutes ses paroles étaient issues d’une époque à présent révolue et qui ne s’accordait plus avec l’ère dans laquelle nous vivons. Aimer son prochain ? Comment faire quand l’être si ardemment désiré était également celui qui réveillait en vous des envies malsaines et meurtrières ? Rien en un prêtre ne pouvait inspirer la confiance ou l’adoration…
Alors, quel pouvoir avait-il ? Aucun, sans doute. Rien ne l’autorisait de pardonner. Son pardon n’avait ni valeur concrète, ni même de substance. Il était vide, creux comme une coquille, fragile, pouvait aisément être détruit pour peur qu’on ouvre la bouche et ne pose cette question à laquelle ils ne savaient pas répondre. Cette question tabou, plongeant l’Eglise, de la nonne au Pape, dans le plus profond embarras.

« Pourquoi ? »

Parce que Monsieur Dieu le permet ? Et pour ceux qui remettent en question son existence, comment faire ? Y avait-il un pardon pour les non-croyants et les rebuts de la société, ceux qui ont vu trop de choses, ceux qui ont vécu assez de malheur pour ne plus s’octroyer le droit à la moindre oisiveté ? La croyance était un luxe, et ce luxe n’était pas accessible à tout le monde. Du riche au pauvre, il suffisait d’un rien pour briser, casser, cette foi pourtant indestructible.
D’accord pour suivre le pardon du prêtre qui les écoute dans le confessionnal, mais contre l’avis d’un être dont la vie n’a pas été avérée, prouvée.

« Parce que. »

Vœu de chasteté, serments prêter encore et encore… Monsieur Dieu voit tout, sait tout, devine tout, surveille le moindre de nos gestes, punit et récompense. Il est partout, omniprésent. En nous et ailleurs à la fois. Monsieur Dieu n’a pas besoin que l’on prouve son existence du moment que l’on croit en lui.
Mais Monsieur Dieu est tout et rien. Monsieur Dieu est une idée, une chimère, une illusion, une chose à laquelle se raccrocher lorsque tout va mal.

Alors au final, Monsieur Dieu existe-t-il ou est-il simplement un enchantement crée par des récits et des songes ?

Une île. Etait-ce son lieu d’exil ou avait-il tout bonnement été un étranger de passage ? Il avait mis du temps à retrouver sa trace, se lançant à la poursuite de bon nombre de personnages, certain grotesques et déclenchant son hilarité, et d’autres, plus sérieux, qui lui avait fait ravaler ses larmes.
Toute sa vie n’avait tourné qu’autour de lui. Il n’y avait eu que le Phénix. Et maintenant, allait-il le retrouver ? Qu’aurait-il à lui dire ? Rien. Un couteau ferait office de paroles, transmettant sa haine et la trahison à sa place. Il n’était pas un prêtre, sa bonté n’était pas aussi élevée que ces hommes d’Eglise un peu idiots sur les bords et débordant d’une naïveté gluante et étouffante.

Il ne pardonnerait pas.

Le bateau accosta et il posa les pieds sur l’endroit où il supposait qu’il vivait. Des hypothèses sans fondements particuliers étaient les seules choses qui lui avaient permises de suivre sa trace, passant par une serveuse de café un peu stupide en allant jusqu’à un gardien de prison. On avait dit de lui qu’il avait hérité d’une école, ou quelque chose dans ce genre… En bon toutou qui se respecte, Kaede s’était empressé de s’inscrire.
Ses pauvres valises dans une main, il passa rapidement par le pensionnat pour décliner son identité, décidant de s’installer plus tard et de partir en quête du directeur. On lui annonça qu’il était sorti. Myûya Mikazaya. Son vrai nom ou l’un de ses multiples patronymes ? Peu importe. Ses priorités n’étaient pas là.

C’est en errant au hasard des ruelles qu’il l’aperçut. Le jour entamait son déclin, parant le ciel de sa chevelure flamboyante. Le spectacle aurait pu être grandiose, si son cœur ne s’était pas arrêté de battre. Le souffle coupé, hypnotisé, il l’observa se diriger vers l’Eglise, entrant à l’intérieur.
Vivement, il s’ébroua, essayant tant bien que mal de contrôler son trouble et se ressaisit, le suivant et se blottissant dans l’ombre tandis que son passé réapparaissait sous ses yeux. Etait-il bien là ? Vêtu de l’habit de prêtre, sa bouche s’ouvrit, capturant pour quelques instants son âme alors que sa voix jaillissait, forte et claire, comme auparavant. Il n’avait pas changé. Ses yeux étaient toujours les mêmes, perles couleur de l’océan, semblant toujours ailleurs, comme s’il n’était pas vraiment là.
Pendant un instant, il crut qu’il pourrait lui pardonner, mais ses paroles le firent se recroqueviller un peu plus. L’accusait-il, lui, faux homme d’Eglise qui était assez orgueilleux pour pouvoir prétendre assumer ce rôle ? Un rictus se peignit doucement sur ses lèvres alors qu’il contemplait ce qu’il restait de l’ancien oiseau de feu. Dieu lui pardonnerait-il d’assouvir sa vengeance dans sa maison ? C’était un péché inacceptable, inavouable, il était défendu de recourir à la violence dans une église, mais il n’avait que faire de la religion et de tous ses principes.

L’homme finit par rire, son cristallin se répercutant contre les pierres froides. Il attrapa le vieux bouquin, la Bible, et descendit enfin pour s’asseoir sur l’un des bancs. Il était curieux de le voir ainsi, si innocent.
Silencieusement, ses pas le portèrent jusqu’à lui. Sa première main descendit pour se poser, féroce sur son épaule tandis que l’autre allait appuyer le métal froid d’une lame contre sa gorge, si offerte à son courroux.


« Je me demande si Dieu me pardonnera le meurtre de l’oiseau de feu dans sa maison… ? »

Il ne pardonnerait pas.
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Myûya Mikazaya
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MessageSujet: Re: Envie d'y croire - Retrouvailles. [ PV: Kaede Seiza ]   Envie d'y croire - Retrouvailles. [ PV: Kaede Seiza ] Icon_minitimeDim 9 Nov - 17:24

Myûya continuait de lire sans se soucier de se qui se passait autour de lui. Il était silencieux car même si il n‘était pas croyant, il trouvait la Bible intéressante pour comprendre les gens qui l’entouraient. Toutes ses personnes qui voyaient en se livre, un ouvrage dictant le bien et le mal… Il n’avait pas pu s’empêcher de l’étudier à un moment ou un autre de son existence. Pourquoi est-ce qu’un recueil comme celui-ci pouvait apporter réconfort et soulagement? Personne n’était là pour prouver qu’il y avait vérité ou mensonge. Il n’y avait qu’une légende autour, une croyance si forte qu’elle en était devenue « réalité. » Le vrai était donc si subjectif…

Glissant son regard sur le papier jaunit, concentré, il n’entendit pas les pats qui se rapprochaient. C’est seulement lorsqu’une main puissante s’empara de son épaule et que, surprit, il tourna les yeux vers son assaillant qu’il aperçut la personne qui l’attaquait. L’objet froid glissa sur sa gorge alors que ses yeux se firent plus rond en apercevant les traits de son agresseur. Il y eut un doute, puis cette phrase, et le silence s’installa à nouveau dans l’Église.


*Kaede….*

Il n’y croyait pas ses yeux. Son passé l’avait rattrapé. Il l’avait retrouvé. Lui. Pourquoi? Kaede. Kaede…. Il avait changé, il avait grandit. Le phénix se souvenait encore de l’enfant qu’il avait laissé derrière lui. Du gamin au visage d’ange et au caractère de démon qu’il avait abandonné. Il n’était alors qu’un garçon de 12 ans, un préadolescent au visage de bébé. Son visage était encore légèrement ovale, ses joues légèrement roses… Et aujourd’hui, il avait un jeune homme devant lui. Un jeune homme au regard flamboyant, aux traits fins… Fascinant… Froid… Mystérieux… Il se perdit un instant dans ses yeux couleurs miels avant que le directeur n’affiche à nouveau un visage impassible, glacial. Pourtant, en lui, des centaines de question fusaient. Que faisait-il là? Comment avait-il réussit à la retrouver? Est-ce que cela était une coïncidence? Où est-ce que le jeune homme l’avait poursuivit durant toute ses années pour en arriver là? Une arme à la main? Songeait-il à cela depuis longtemps? Tant de question, aucune réponse.
Il ferma les yeux et les rouvrit doucement, ancrant son regard nuit dans celui de Kaede pour lui répondre.


« Si tu crois en Dieu, alors non, il ne te le pardonnera pas. » fit-il avant de glisser à nouveau les yeux sur le livre qu’il avait entre les mains, catégorique, froid, indifférent. « Et moi non plus, jamais, mais je suppose que cela n’a pas d’importance. » rajouta-t-il vaguement.

Se mouvant sans faire attention à la lame du jeune homme, le sang commença à glisser sur le métal froid, perlant à la gorge clair de l’ancien chef de gang, allant teinter le colle blanc d‘un rouge écarlate. Lui qui avait voulut croire pour demander au ciel une personne qui l’aiderait à vivre cette nouvelle vie, avait reçut en échange, une ancienne connaissance qui allait l’aider à mourir. Si s’était pas ironique comme situation. Un sourire en coin naquit sur ses lèvres, amusé de la situation. Et que la volonté divine s’accomplisse?

Amen.

Cependant, sa curiosité était grande. Il voulait savoir pourquoi. Pourquoi lui, pourquoi aujourd’hui. Myûya était conscient qu’il avait abandonné le gang du jour au lendemain sans rien dire à personne, mais jamais il n’aurait songé que cela puisse pousser une personne à vouloir sa mort. Y avait-il autre chose derrière cela? Quelque chose dont il ignorait l’existence? Kaede n’était pas quelqu'un qui agissait sans raison. Parfois sur un coup de tête, oui, mais jamais sans raison. Alors qu’elle était-elle?


« J’aimerais savoir, Kaede…. » Son regard glissa sur le côté, songeur. « Cette lame me dit, non, m’hurle ta colère…. Seulement elle ne m’explique en rien les raisons. Alors avant que tu m’aide dans mon ultime fuite, n’as-tu pas quelques choses à me dire? »

Provocation. Myûya avait comprit que sa fuite était à l’origine de sa colère, ce qu’il ignorait, c’est pourquoi. Ainsi, l’ultime fuite était bien sûr là pour le provoquer, le pousser à s’expliquer. Le jeune homme n’avait en aucun cas peur de la mort, et dans la situation présente, il savait que s’était une solution comme une autre. Il n’était pas suicidaire, mais concéderait la mort comme une possibilité envisageable. Il n’avait rien à perdre, la seule chose qui le travaillait intérieurement était le faite que le vieil homme avait raison, il allait mourir seul, en égoïste, par les mains d’une personne qu’il avait considéré autrefois comme un de ses amis. Au fond, il devait le mériter, non? Parce qu’il n’était pas comme les autres?
Kaede représentait toutes les personnes qu’il avait laissées derrière lui. Toutes ses personnes qu’il avait abandonnées sans se soucier un seul instant de se qu’elles pouvaient ressentir. Que se soit lui qui le pousse dans la mort était une bonne chose. Il vengeait les gens que le phénix avaient abandonnées.
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Kaede Seiza
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MessageSujet: Re: Envie d'y croire - Retrouvailles. [ PV: Kaede Seiza ]   Envie d'y croire - Retrouvailles. [ PV: Kaede Seiza ] Icon_minitimeLun 17 Nov - 20:37

La réalité est une chose bien concrète, variant selon les gens, selon les choix qu’on nous offre. Tout peut être considéré comme réel, comme tout peut être considéré comme faux. Il n’est rien de plus abstrait et de plus inutile que la réalité parce que personne ne sait où elle se situe réellement.
Les écrivains baroques ont longtemps cherché si ce que leurs yeux leur montraient avait un véritable sens, si tout n’était pas qu’une illusion destinée à voiler leur regard sur quelque chose de plus atroce encore que la vie qu’ils menaient. Et puis, cette vision des choses est allée en s’amenuisant, Descartes cherchant simplement la limite entre le sommeil et la veille, jusqu’à Pascal qui est allé en s’interrogeant si l’homme finira par douter de tout, même du fait d’être.
Que fera donc l’homme en cet état ? Doutera-t-il de tout ? Doutera-t-il s’il veille, si on le pince, si on le brûle ? Doutera-t-il s’il doute ? Doutera-t-il s’il est ? Quelle chimère est-ce donc que l’homme ? Quelle nouveauté, quel monstre, quel chaos, quel sujet de contradiction, quel prodige ! Juge de toutes choses, imbécile de ver de terre ; dépositaire de vrai, cloaque d’incertitude et d’erreur ; gloire et rebut de l’univers. Qui démêlera cet embrouillement ?

Il doutait. Et ce doute grandissait à mesure qu’il se plongeait dans ce regard si familier et pourtant si lointain. Le Phénix n’avait jamais été proche, il avait toujours gardé une distance, un mur de béton entre eux deux, mur qui allait en grandissant au fil du temps, devenant plus gros et plus imposant, ce qui avait été aisément franchissable n’était plus maintenant que barrière destiner à protéger un jardin dont on lui avait interdit l’accès.
À mesure qu’il s’éloignait, la vision qu’il avait de son sauveur se ternissait, devenait moins brillante, moins idéaliste. Le Phénix n’était plus que les vestiges d’une admiration à présent asséchée et vide de sens, et il était persuadé qu’il en serait toujours ainsi, que rien ne pourrait changer ce marécage brumeux dans lequel s’enfonçaient les dernières pensées qui faisaient du Phénix un être au-dessus des autres, au-dessus de Dieu lui-même.
Mais l’océan qu’il devinait au cœur de ce regard si vaste et si profond réveillait en lui son enfance, secouait, renversait, brisait, jetait toutes ses résolutions, tout ce pour quoi il avait vécu jusqu’à présent. Il était censé tuer le Phénix et, à présent que cette gorge qu’il haïssait tant se trouvait à sa merci, il lui était impossible d’appuyer pour éteindre définitivement la flamme de l’oiseau de feu.

Il aurait dû être celui qui allait souffler sur la bougie de sa vie, mais il ne s’en sentait plus capable et il maudissait sa faiblesse qui se manifestait au plus mauvais moment. Rien ne se passait comme prévu. Rien n’allait dans le bon sens. Rien ne suivait ses plans.
Peu importe qu’ils soient dans la maison de Dieu, face à la croix sur laquelle Jésus fut crucifiée, peu importe le caractère sacré accordé à ce lieu, il ne croyait plus depuis longtemps à toutes ces balivernes et voyait en la Bible de la propagande, des messages destinés à nous faire miroiter un avenir meilleur, un monde dans lequel tout irait bien… Qui pourrait y croire sans douter ? Sans vouloir remettre en question la sainte parole ? Il n’était pas un aveugle, suivant une foi fictive et illusoire. Il voulait du concret, quelque chose à laquelle il puisse se raccrocher, et sa seule attache était celle qu’il désirait plus que tout voir détruite.
Les paradoxes se bousculaient, cacophonie grandissante qui bourdonnait à ses oreilles et rendait la pièce étouffante. Il n’avait jamais aimé les Eglises, ayant toujours abhorré ce froid glacial qui s’insinuait jusque dans ses os, vil et malsain, prêt, lui aussi, à tout remettre en question. L’Eglise remettait en question ses croyances et lui remettait en question les croyances de l’Eglise, si ce n’était pas ironique !

La voix du Phénix lui parvint, lointaine et étrangère, le ramenant lentement vers ce qu’il considérait comme sa réalité. Il était là, le couteau dans une main, l’autre empoignant fermement l’épaule de celui qui représentait tout pour lui, animé d’une dangereuse envie de meurtres. Il n’aurait pas dû parler. Il savait que s’il ouvrait la bouche, tout serait fini. Il perdrait sa volonté, sa rage, tout s’envolerait en un instant sitôt que la voix de Myûya Mikazaya retentirait entre les murs. Mais il était à présent trop tard pour faire marche arrière.
Dieu ne lui pardonnerait pas, le Phénix non plus… Mais qui était Dieu et qui était le Phénix ? Deux chimères. Ils n’étaient rien, ils ne représentaient pas la réalité.

Il bougea, sa gorge frottant contre la lame et entaillant la peau, laissant une estafilade rouge d’où perlèrent quelques gouttes de sang qui coulèrent lentement, tachant son col blanc de rose couleur carmin.


« Sais-tu seulement ce qui est arrivé après ta fuite ? Sais-tu ce qu’il est advenu de ma seule famille ? Du seul endroit où j’aimais rentrer le soir ? Connais-tu l’ampleur de ta traîtrise, Phénix ? »

Il eut un sourire amer et, se penchant vers celui avait autrefois été son idole, il approcha ses lèvres de son oreille.

« Ou plutôt devrais-je dire, Myûya Mikazaya… ? »

Son emprise sur l’épaule du Phénix se raffermit et il y enfonça ses doigts, tentant de maîtriser au mieux sa colère qui commençait à refaire surface alors que les souvenirs de la déchéance du gang remontaient jusqu’à son cerveau, bile contenue trop longtemps et prête à exploser à tout moment.


Dernière édition par Kaede Seiza le Mar 18 Nov - 1:49, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Envie d'y croire - Retrouvailles. [ PV: Kaede Seiza ]   Envie d'y croire - Retrouvailles. [ PV: Kaede Seiza ] Icon_minitimeMar 18 Nov - 1:41


Découvrez Žè›¸ˆ¨!


L’ancien oiseau de feu fixait Kaede du coin de l’œil. Il attendait une réponse, une réaction, une explication. Il voulait savoir pourquoi tout cela avait tellement d’importance à ses yeux, pourquoi est-ce qu‘il voulait absolument sa mort. L’abandon ne pouvait pas être en sois, une raison suffisante. Impossible, il y avait autre chose, Myûya en était certain. Mais la question était « quoi »? Qu’est-ce qui pouvait pousser une personne à poser une lame sous la gorge d’une autre? Certes, il y en avait des millions, mais si on se penchait sur se cas en particulier, le directeur avait du mal à cerner les possibilités. Sa fuite avait dû causer quelque chose. Oui, cela devait être ça. En partant, il avait du détruire une chose qu’aimait profondément Kaede. En y réfléchissant, le Phénix se souvenait de l’attachement profond du jeune homme au gang. A plusieurs reprises, le jeune homme avait essayé de placer l’enfant dans un orphelinat, de le sortir de la rue, mais rien y fit. Le Gang. Myûya s’était vaguement demandé se qu’il était devenu. Y avait-il un rapport? A sa fuite, les membres du clan avait dû nommer un nouveau chef, et avoir continué sa route. Hum. L’attachement de Kaede au gang, le changement de chef… Sa colère…. L’ancien groupe avait été dissout? Une possibilité.
Il se plongeait dans le regard miel de Kaede, songeur et sans qu’il ne le remarque vraiment, cette couleur sucré l’aspira. Fascination. Ses prunelles scintillaient, pétillaient… Et cette couleur si chaude et à la fois si douce… Réconfortait? Il ne savait plus trop, il perdait petit à petit le fil de ses propres pensées. Vaguement, il se dit que si le regard était bien le reflet de l’âme d’un être, Kaede cachait en lui des merveilles qui lui était inconnue. La curiosité du directeur en fut ébranlée avant qu’il ne reprenne pied à la réalité: La colère, la haine, le sang.

Son voisin bougea, se rapprocha un peu, alors que le poignard entaillait la gorge du pseudo prêtre. L’habit, le col si pure, si blanc, prenait la couleur du Diable. Le rouge glissait sur la peau clair de l’ancien chef de gang. Kaede s’était mit en face de lui et tenait toujours aussi fermement son épaule. Myûya ne pouvait faire aucun geste, ou du moins, il était limité par la lame sanglante. Il pouvait se mouvoir, mais il savait qu’un geste brusque et il y passait. La mort, il avait du mal à imaginer que tout allait se finir ainsi, dans un costume de « scène », par la main de se jeune homme. Kaede, Kaede, si il avait su à l’époque…
C’est alors que la réponse de son voisin le sortie de ses songes. Froide, interrogatrice et surtout, révélatrice. Savait-il se qui c’est passé après sa fuite? Une conséquence de sa disparition. Sa seule famille. Son attachement au gang. Le seul endroit… L’ampleur de sa traîtrise. Le clan avait été dissout parce que le Phénix était partit, avec lui, la seule famille de son agresseur avait disparut. Il l’avait laissé seul? Le regard du directeur se fixa sur le sourire de son voisin, ses prunelles se vidèrent un cour instant.

Seul. Si seul. Tellement seul. Il se souvenait du jour ou il avait recueillit se jeune garçon. Il était poursuivit, il n’arrivait plus à courir, à marcher. Il l’avait prit et l’avait aider. Il était devenu un membre du gang, un de ses compagnons de galère. Et les jours passèrent, ils ne se parlaient que peu à l’époque, pourtant, le phénix s’assurait toujours qu’il ne manque de rien. Il chercha même à le sortir de la rue, pensant agir pour son bien. Mais rien y fit, et finalement, le chef qu’il était se dit que malgré sa jeunesse, il ne pouvait le forcer à quitter le groupe. Il prit alors soin de lui comme l’un de ses hommes. Puis il y eut la mort de son bras droit… Et les autres n’avaient plus aucun intérêt à ses yeux. Il avait fuit et…. Abandonné Kaede, le groupe… Le regard de Myû glissa vers la bible sans réellement la voir. Comme?….Aidez une personne pour la rejeter après… Laissez tout tomber…. Détruire un clan, un famille…. Kaede avait dû….Se sentir seul….Si seul…. Comme..

Petite sœur, t’endort pas!! Je t’en pris… Maman.. Maman est partie… Me laisse pas…. Je t’en supplie!…. Je veux pas…être….Seul? ….

Seul...


Il avait détruit sa famille comme son père avait détruit la sienne. Il était… Comme lui? Un monstre?….. Un…..

« Égoïste. »

Kaede était proche de lui, venant de murmurer à son oreille quelque mot qui entrait en résonance avec ses pensées sans être pourtant comprit. Un de ses mains lâchèrent alors la bible, celle-ci glissant sur le sol. Sa paume monta doucement à haut de son visage avant que le bout de ses doigts ne frôle la peau douce de l’étudiant. Délicatement, il caressa la joue du jeune homme en un geste emplie de tendresse, de tristesse, de remord…. Myûya ferma les yeux s’enivrant de l’odeur de Kaede, délectant chacune des sensations qu’il ressentait en caressant sa peau. Il venait de comprendre les paroles de Todoshi, enfin… Mais il était trop tard. Il avait brisé tant de vie, abandonné tant de gens…. Sa main quitta la joue du jeune homme, le bout de ses doigts attrapant la lame. Son regard s’ouvrit soudainement. Froid. Déterminé. Il serra entre ses doigts le couteau. Rapidement, le sang coula à flot. Sa main attirant vers sa gorge, l’arme de mort.

Ainsi soit-il...
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