[PV Low] Arrivées des frères Ackhart dans leur appartement vide [Finii]

Quelle fierté hein? Il foutait des punitions à son jeune frère, qui les méritaient, mais quand même… De l’injustice totale. Il avait atteint la majorité et il n’avait strictement aucun droit sur lui. C’était absurde qu’il soit encore dans sa maison, dans son entourage et qu’il ne l’ait pas tué. Victor n’avait pas l’âme de quelqu’un qui pourrait un jour soustraire la vie à quelqu’un qu’il pourrait détester jusqu’au plus profond de son être, mais à ce point… Il ne le détestait pas. C’était plus pire encore. Quelque chose de bien plus consistant que de juste le détester. Ça semblait trop faible comme mot pour décrire ce qu’il ressentait à son égard. Tous ces sentiments pourraient fondre et disparaître s’il venait à un point tel que de surmonter son hypocrisie, et sa jalousie et toutes les émotions qui l’habitaient pour seulement s’excuser de sa manière d’agir et de tout effacer. Pour aller à un point de ne pas lui parler et de répondre par de courtes phrases, des mots, des mots biens choisis, des structures de phrases et images envoyées par ses mots bien choisis aussi. Sinon, il allait se faire couper la langue, on allait la lui faire manger, et ensuite, on le laisserait s’étouffer avec. En pensant à ses choses viles, il semblait sourire pour lui-même, un sourire naïf et que lui seul comprenait. Ce n’était pas ce que lui méritait, mais bien le sort qu’il aimerait réserver pour son bourreau. Cet être qui ne disparaissait jamais de son esprit, tellement sa présence était omniprésente partout en lui.

Ses idées, il les garderait pour lui seul. Et ce qu’il lui disait le faisait bouiller. Il ne voulait seulement pas comprendre que son frère le traite comme un jouet, quelque chose qu’on peut piétiner et contrôler à sa guise pour l’amour. S’il l’aimait, alors pourquoi faisait-il tout ça? Il n’était jamais convainquant et sa manière de s’inquiéter s’interprétait trop mal. Pour lui, l’image de quelqu’un qui s’inquiète pour la personne qu’il aime est tout autre chose. Quelque chose qui l’aurait fait comprendre et qui à la longue, l’aurait rapidement dissuadé d’être un imbécile comme ça et jeter toute sa chance par la fenêtre. C’était trop tard bien-sûr, mais si à la place de le punir comme il l’avait fait, Isaac aurait tout simplement serré l’autre dans ses bras, en lui disant à quel point il était inquiet et aimerait pas qu’il recommence. Peut-être qu’effectivement, cela aurait changé quelque chose. Probablement. Mais à la place, ça avait été la violence et plutôt des mots comme, si tu recommences, ça ira plus mal la prochaine fois. L’inquiétude ne faisait que rendre son frère violent. Et cela, c’était un grand défaut. À sa place, il aurait été bien plus affectueux, comme une vraie personne quand elle est amoureuse. Et non comme lui qui faisait mal à l’autre pour prouver cette fausse affection. Grognant entre ses dents serrées, il voulait pleurer et s’excuser, tout en le traitant d’imbécile.

Le tout se passa très rapidement et de toute façon, Victor ne voulait pas du tout réagir aux agissements puérils de son frère. Pas puérils, mais plutôt insatisfaisantes. Il attendait avec anxiété sa mort et elle ne venait toujours pas, après toutes les crises que lui, lui faisait. Des crises différentes que les siennes, mais en était quand même. Lorsque l’argent tomba sur le lit, il grogna une nouvelle fois, voulant brûler cet argent et lui foutre dans le visage. Abîmer son visage comme le sien l’était aussi. Ce qu’il lui avait dit lui prit un effort surhumain pour rester cloué au lit et ne pas se lever pour lui en foutre une. Habité par la haine, sa force pouvait jaillir rapidement et être au même niveau que son aîné. Une fois certain que son colocataire, en quelque sorte, faisait quelque chose qui l’occuperait, il se releva de son lit doucement, sans faire le moindre bruit et prit la liasse de billets. Son argent, il n’en avait pas besoin. Qu’il se la mette où il pense. Ça ne serait qu’une raison de temps avant qu’il ne quitte son frère pour un temps définitif. Ce qu’il y pensait avec un sourire. Il voulait quand même s’excuser pour son comportement, mais ce n’était pas pour ça qu’il ne partirait pas. Se glissant hors de sa chambre tel un elfe, sans un bruit, il déposa les billets sur le canapé, et allât à la cuisine et chercha un couteau quelconque.

Une fois trouvé, il allât à la salle de bain et la verrouilla. Peut-être devrait-il s’enfermer là pour l’éternité. Ou jusqu’à sa mort plutôt. Un sourire faible étira ses lèvres. Autodestructeur? Juste un peu. Ça ne pourrait déranger que lui, en fait. Il se disait, que s’il ne faisait aucun bruit, l’autre entendait rien, vu ce qu’il faisait. Et c’est avec un sourire ironique qu’il retroussa la manche de sa chemise pour ensuite tracer une fine ligne sur son avant-bras, du côté où on voyait les veines. Près du poignet. Il traça assez profond dans sa chaire le numéro vingt-trois, pour une raison quelconque… Pour la raison qu’à cet âge-là, il s’assurerait de n’être pas devenu comme Isaac. Et d’avoir trouver un amour et le traiter convenablement. Probablement une fille, une fille dans son genre. Lâchant un long râle de soulagement, il laissait le sang couler dans l’évier, jusqu’à ce qu’il se sente assez faible et ensuite se soigna en appliquant un bandage autour pour arrêter le sang. Allumant l’eau, il nettoya l’évidence et rangea le couteau dans une de ses poches, il allait le garder maintenant. Ensuite, il fit un besoin et tira la chasse. En sortant, il se glissa rapidement à sa chambre. L’autre devait dormir. Après s’être changé, il se glissa sous les couvertures, souriant à la douleur dans son avant-bras.

» Victor H. Ackhart
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